Noé a 7 mois et demi et je me lance de nouveau dans l’inconnu.
Professionnel cette fois.
Donner sens à ma vie. Œuvrer au service de l’Humanité.
Voilà ce qui m’anime.

Septembre 2017 : propulsée face à 25 élèves de primaire.
Pleine d’espoir et d’idéaux. Avec l’envie de bien faire.

Je vais tomber de haut.
Face à moi les élèves s’agitent. Et cherchent les limites.

Mon envie d’éduquer sans punir se heurte à des élèves déjà conditionnés à n’obéir que sous la menace.
Ce faisant c’est à mes propres limites et conditionnements que je fais face.

Conditionnée à répondre aux attentes de l’autre pour me sentir « aimable ».
Reconnaître mes limites pour enfin oser dire « non ».

Face à moi les parents me condamnent.
La pression monte,
La honte m’étouffe,
La culpabilité me ronge,
Assommée de conseils contradictoires, je sombre.

Épuisée.
Vidée.
Lessivée.
Au fond du puits comment y voir clair ?
Quand toute mon énergie se disperse à bien faire.
Plutôt qu’à bien être…

Quand discipline rime avec obéissance,
Où est la bienveillance ?
Mais pleine de doutes et sans assurance,
Quelles étaient mes chances ?

Puis prise de conscience :
Me respecter pour me faire respecter.
Rétablir la balance entre empathie et fermeté.
Prendre de la distance et oser m’affirmer.
Lâcher le perfectionnisme et la peur de déplaire.

Et retrouver ma liberté.

Plus facile à dire qu’à faire.
Même si c’est nécessaire.

Printemps : autre classe pour un nouveau départ.
Plus d’expérience,
Plus d’assurance,
Plus de confiance,
Plus de distance,
Et les regards qui changent.

Les enfants sont des maîtres qui montrent le chemin.

Et gravir petit à petit l’échelle qui me mène vers la lumière…

A&C